Chaque hiver, ou presque, les conditions de circulation peuvent devenir compliquées pour les deux-roues. Froid, neige, verglas, routes salées… autant d’éléments qui transforment un trajet banal en véritable exercice d’équilibriste.
Bonne nouvelle : avec les bons réflexes, il est possible de continuer à rouler, à condition d’accepter de revoir sa conduite et ses priorités.
Voici un guide simple et concret pour affronter l’hiver au guidon de votre moto.
1. Le froid : ce qu’il fait à votre moto (et pourquoi il faut en tenir compte)
En hiver, la moto ne réagit plus comme en été.
- Les pneus mettent beaucoup plus de temps à chauffer.
- L’adhérence est réduite, surtout sur les premiers kilomètres.
- Les suspensions deviennent plus fermes.
- Les fluides mécaniques réagissent mal aux basses températures.
👉 Ce que ça implique :
Il faut rouler tranquillement au départ, éviter toute brutalité sur l’accélérateur et les freins, et garder en tête que les pneus – surtout sportifs – n’offriront jamais la même accroche qu’en conditions normales.
Si vous roulez souvent en hiver, une monte pneumatique plus routière et adaptée au froid est un vrai plus.
2. Le motard face au froid : rester efficace avant tout
Le froid ne fait pas que gêner, il fatigue et fait perdre en lucidité.
- Adapter sa vitesse réduit le froid ressenti.
- Bouger sur la selle évite l’engourdissement.
- Poignées chauffantes, manchons et équipements thermiques font une vraie différence.
- Le moteur peut servir de source de chaleur ponctuelle, avec prudence.
⚠️ À ne pas oublier : l’alcool ne réchauffe pas, il accentue au contraire la perte de chaleur.
Un motard transi est un motard moins précis. Et en hiver, la précision est essentielle.
3. La visibilité : priorité absolue
La buée dans le casque
Avec l’air froid et la respiration chaude, la buée apparaît vite.
- Un écran antibuée ou Pinlock est fortement conseillé.
- À défaut, mieux vaut rouler avec l’écran légèrement entrouvert que de ne plus rien voir.
En conditions hivernales, voir et être vu devient encore plus important. Alors on ne lésine pas sur les bandes réfléchissantes du casque (obligatoires par ailleurs), des équipements réfléchissants sur le blouson, les bottes ou le pantalon. Pour info, certains gilets airbags sont équipés de bandes réfléchissantes ce qui accentue encore plus cette sécurité.
4. Rouler sur la neige : les bases pour s’en sortir
La neige n’est jamais anodine à moto. Elle réduit fortement l’adhérence et augmente le risque de chute. Mais si elle s’invite sur votre trajet, quelques règles permettent de limiter les risques.
Avant de partir
- Dégagez la neige de la moto.
- Nettoyez phares et clignotants.
- Vérifiez que toutes les commandes fonctionnent.
- Laissez le moteur chauffer calmement.
Une fois en mouvement
- Douceur maximale sur embrayage, accélérateur et freins.
- Démarrer en seconde peut aider à limiter le couple.
- Gardez la moto la plus droite possible.
- Privilégiez les zones où le bitume apparaît.
- Augmentez fortement les distances de sécurité.
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, la moto est plus stable pieds sur les repose-pieds, sauf à très basse vitesse.
Youtube regorge de vidéos de conseils pour rouler sur neige ou en hiver quand la température descend bien bas. Je vous en donne quelques unes en vrac :
5. Freinage et accélération : tout se joue dans la progressivité
Sur la neige ou le froid :
- L’adhérence est dégradée.
- Les pneus ne chauffent presque pas.
- Les distances de freinage explosent.
👉 Les règles à suivre :
- Utiliser le frein moteur autant que possible.
- Freiner progressivement, avant et arrière, sans à-coups.
- Éviter toute action brutale.
Exit dont « l’attaque à tout prix », on privilégie le style « coulé » bien connu des pistards sous la pluie (et les fans du Joe Bar Team !)
Et les aides électroniques ?
- ABS : mieux vaut le laisser actif.
- Antipatinage : un réglage intermédiaire est souvent le plus efficace.
- Modes moteur : privilégiez le mode le plus doux (Rain si disponible).
Ces aides sont précieuses, mais elles ne font pas de miracles. Soyez attentifs à la route (le verglas brille au soleil, les traces d’humidité peuvent parfois être visibles aussi, évitez les peintures et les bouches d’égouts mouillées…), détendez-vous (il n’y a rien de pire qu’être tendu en moto –> on respire, on relâche les muscles et on se concentre sur les trajectoires) et essayez d’y prendre du plaisir. Avec un grand soleil, c’est plus facile !
Ne faites pas une Marc Marquez (il a des pneus cloutés lui)
6. Le verglas : le vrai piège de l’hiver
Le verglas est souvent invisible. On le retrouve :
- sur les bandes blanches,
- les passages piétons,
- les zones ombragées,
- les routes humides par températures négatives.
👉 Le bon réflexe :
Anticiper, ralentir avant ces zones et rester extrêmement souple sur les commandes.
Même sur une route que vous connaissez par cœur, l’hiver peut réserver des surprises.
7. Le sel : utile, mais pas sans danger
Le sel rassure, mais il peut :
- devenir glissant,
- attaquer les parties métalliques de votre moto Honda.
Après avoir roulé sur des routes salées :
- rincez la moto à l’eau claire,
- évitez de laisser l’eau geler ensuite.
Un entretien simple permet d’éviter corrosion et oxydation.
8. Le détail qui n’en est pas un : le liquide de refroidissement
- Vérifiez régulièrement son niveau.
- N’utilisez jamais de l’eau seule en hiver.
L’eau gèle, se dilate et peut causer de sérieux dégâts mécaniques.
9. Rouler ou pas ? Savoir renoncer
Parfois, la meilleure décision reste de ne pas prendre la moto.
Neige abondante, verglas généralisé, conditions trop incertaines : renoncer, ce n’est pas abandonner, c’est faire preuve de bon sens.
En conclusion
Rouler à moto Honda en hiver, ce n’est pas une question de courage, mais de méthode :
- anticiper davantage,
- être doux sur toutes les commandes,
- accepter de lever le rythme,
- et rester humble face aux conditions.
Avec ces principes en tête, l’hiver devient plus gérable… et nettement moins piégeux.
