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Johann Zarco a signé une victoire de légende sur ses terres au Grand Prix de France 2025, devenant le premier Français à s’imposer au Mans en catégorie reine depuis 1954. Une performance magistrale, marquée par des conditions météo capricieuses, un départ mouvementé et une stratégie payante.
Le pilote LCR Honda a triomphé sous les acclamations de 120 000 fans, au terme d’une course aussi imprévisible que spectaculaire. Il s’agit de sa première victoire depuis Phillip Island en 2023.
« Je me sens très fier. J’adore l’histoire de la moto, et inscrire mon nom comme vainqueur français du Grand Prix de France, c’est tout simplement magique », a confié Zarco, rayonnant.

Une stratégie osée… et payante
La course a connu un premier coup de théâtre dès le tour de chauffe, lorsque tous les pilotes sont rentrés au stand pour chausser des pneus pluie. Mais juste avant le deuxième départ, 13 d’entre eux ont finalement opté pour un retour aux pneus slick. Zarco, lui, est resté fidèle aux gommes pluie.
« Quand j’ai vu les autres partir en slicks, j’étais sûr que la pluie allait revenir. La piste était sèche au début, mais quelques gouttes tombaient déjà. Je savais que quelque chose allait se passer en ma faveur. »
Un départ cauchemardesque
Parti 11e sur la grille, Zarco a failli tout perdre dans le premier virage. Piégé par un accrochage, il a été projeté dans les graviers et a bouclé le premier tour en 17e position.
« Je n’ai pas utilisé le holeshot device, car je craignais de ne pas pouvoir le désengager au freinage. J’ai perdu beaucoup de temps. Et en tentant un dépassement à l’extérieur, Mir s’est fait percuté et est venu taper ma moto, j’ai perdu mon embout de guidon gauche et j’ai fini dans le bac à gravier. »
Malgré un guidon partiellement endommagé, Zarco a repris la course, persuadé qu’il n’avait plus rien à perdre. Et le ciel lui a donné raison : la pluie s’est intensifiée, obligeant les pilotes en slick à rentrer de nouveau. Jack Miller, également en pneus pluie, a chuté. Zarco, lui, est remonté méthodiquement jusqu’à la tête de la course au 8e tour.
Une victoire construite sous la pluie
« Quand Jack est tombé, j’ai commencé à croire que je pouvais gagner. J’ai eu peur quand Marc [Marquez] a changé pour les pneus pluie, car il était plus rapide que moi au début. Mais il a atteint la limite de ses pneus, et mon avance était suffisante pour gérer la fin de course. »
Avec une maîtrise totale et un rythme constant, Johann Zarco a creusé l’écart tour après tour. Initialement 8 secondes devant Marquez, il a franchi la ligne d’arrivée avec près de 19 secondes d’avance, déclenchant une véritable explosion de joie dans les tribunes.
« C’est fantastique. Parfois, il faut aller chercher la victoire. Aujourd’hui, j’ai dû attendre patiemment que les tours passent. Et cette attente a rendu la victoire encore plus spéciale. »
Une célébration inoubliable
Fidèle à lui-même, Zarco a célébré cette victoire tant attendue par un backflip sur la ligne droite, sous les yeux émus de son équipe… et de ses parents. Un moment d’autant plus symbolique que c’était la toute première fois que sa mère assistait à un Grand Prix depuis ses débuts en compétition.

« Je lui ai dit : “Ce serait bien que tu viennes voir le Grand Prix de France, le public est incroyable.” Et là, non seulement elle a vu le public… mais elle a vu la victoire ! »
Cette victoire met également fin à l’impressionnante série de 22 succès consécutifs de Ducati en MotoGP, et offre à l’écurie LCR sa première victoire depuis celle d’Alex Rins à Austin en 2023.
Autre anecdote assez folle : c’est la seconde fois qu’un pilote français gagne le Grand Prix de France en catégorie reine ! Bien évidemment, ce n’était pas en Moto GP : cela remonte à 1954 avec Pierre Monneret au guidon de sa 350cm3 et 500cm3 !
Johann Zarco, souvent considéré comme l’un des meilleurs pilotes de sa génération sans victoire à domicile, a enfin inscrit son nom dans l’histoire du MotoGP tricolore. Et cette fois, pour de bon.