À la fin des années 80, le segment des gros trails monocylindres connaît une véritable effervescence. Honda frappe alors un grand coup avec la NX 650 Dominator, une moto qui va durablement s’imposer comme une référence de simplicité, de robustesse et de plaisir mécanique. En l’an 2000, la Dominator est déjà une ancienne, mais elle continue de séduire une frange de motards attachés à une certaine idée du trail : sans artifice, efficace et accessible.
Un trail pensé pour la route avant tout
Contrairement à ce que son look de baroudeuse pourrait laisser penser, la NX 650 Dominator n’a jamais été conçue comme une machine de franchissement extrême. Honda a fait le choix d’un trail orienté route et polyvalence, misant davantage sur la facilité de conduite que sur les performances en tout-terrain pur. Son carénage relativement fragile et son gabarit imposant invitent à oublier les sorties engagées façon enduro.
En revanche, dès que l’on parle de circulation urbaine ou de petites routes départementales, la Dominator révèle tout son intérêt. Sa position de conduite haute, son large guidon et son équilibre général en font une moto facile à apprivoiser, même pour les pilotes moins expérimentés.
Un monocylindre plein de caractère
Au cœur de la NX 650 Dominator se trouve un gros monocylindre de 644 cm³, refroidi par air, alimenté par un carburateur de 40 mm. Ce moteur délivre 46 chevaux à 6 500 tr/min et surtout un couple généreux de 6,20 mkg dès 5 000 tr/min. Une configuration typique des trails de l’époque, privilégiant la disponibilité et le caractère à l’allonge pure.
À mi-régime, le moteur se montre volontaire et agréable, offrant des relances franches et un comportement vivant. En revanche, il atteint rapidement ses limites dans les hauts régimes, où il manque d’allonge face à des mécaniques plus modernes. Une caractéristique qui fait partie intégrante de son charme, mais qui impose aussi un pilotage coulé plutôt que sportif.
Une partie-cycle saine et joueuse
La partie-cycle de la Dominator repose sur un cadre simple berceau dédoublé, associé à une fourche télescopique de 41 mm à l’avant et un mono-amortisseur à l’arrière. Les débattements généreux offrent un bon confort sur route dégradée, tandis que le poids contenu – 152 kg à sec – contribue à une maniabilité appréciable.
Le freinage, assuré par un disque de 256 mm à l’avant et un disque de 220 mm à l’arrière, se montre efficace et rassurant, même s’il reste évidemment loin des standards actuels. L’ensemble se révèle homogène, sain et prévisible, des qualités essentielles pour une moto destinée à un usage quotidien.
Une moto de caractère, mais des compromis assumés
Avec le recul, certains défauts apparaissent clairement. Le confort, notamment en duo, reste limité. L’absence de réelle protection aérodynamique et la fermeté de la selle n’incitent pas aux longues étapes autoroutières. La hauteur de selle élevée, fixée à 880 mm, peut également rebuter les pilotes de petit gabarit.
Crédits : L’atelier Cafe racer
Sur le plan esthétique, la Dominator accuse aussi le poids des années. Son design, très marqué par les années 90, peine à rivaliser avec des modèles plus récents, plus modernes et plus confortables. Mais c’est aussi ce qui fait son charme ! Les amateurs de ces designs aux couleurs vives apprécieront !
Une alternative toujours pertinente sur le marché de l’occasion
Sur le marché de l’occasion, la Honda NX 650 Dominator reste une valeur sûre pour les amateurs de trails simples et fiables. Sa réputation de robustesse n’est plus à faire, et de nombreux exemplaires affichent aujourd’hui de forts kilométrages sans avoir connu de soucis mécaniques majeurs, à condition d’avoir été correctement entretenus.
Les prix restent globalement accessibles, ce qui en fait une excellente porte d’entrée dans l’univers du trail mono pour les motards à la recherche d’une machine attachante et économique. Lors de l’achat, une attention particulière doit être portée à l’état du carburateur, aux jeux aux soupapes, à la transmission secondaire et aux suspensions, souvent fatiguées avec l’âge.
Malgré un design daté et un confort perfectible, la Dominator séduit encore par son caractère moteur, sa maniabilité et sa simplicité, des qualités devenues rares sur les trails modernes.
Comment rabaisser une Honda Dominator ?
Rabaisser une Honda Dominator est une demande fréquente, notamment en raison de sa hauteur de selle élevée, qui peut mettre en difficulté les pilotes de petit gabarit. Plusieurs solutions existent, à commencer par le remplacement ou la modification de la biellette de suspension arrière, permettant de réduire la hauteur sans transformation lourde.
Il est également possible de jouer sur la précharge de l’amortisseur arrière pour gagner quelques millimètres, même si cette solution reste limitée. À l’avant, le fait de faire coulisser légèrement les tubes de fourche dans les tés contribue à équilibrer la moto après l’abaissement de l’arrière. Enfin, une selle creusée ou remplacée par un modèle plus fin permet d’améliorer significativement l’accessibilité au sol sans altérer la géométrie générale.
Quelle que soit la méthode choisie, il est essentiel de conserver une cohérence entre l’avant et l’arrière afin de préserver la stabilité et le comportement sain qui font la réputation de la Dominator.
Une Honda à part dans l’histoire du trail
En 2000, la NX 650 Dominator arrive en fin de carrière, avant d’être remplacée par des modèles plus modernes. Pourtant, elle incarne encore aujourd’hui une certaine philosophie Honda : celle d’une moto simple, robuste et polyvalente, pensée pour le quotidien autant que pour le plaisir.
Une machine qui, malgré son âge, continue de prouver que dans le monde de la moto, « c’est souvent dans les vieux pots que l’on fait les meilleures balades ».
